Paris, le 7 décembre 2015: Selon un nouveau rapport du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), les solutions curatives à court terme ne sont pas suffisantes pour aider les petits exploitants agricoles à faire face au changement climatique.
“Si l’on veut améliorer durablement les moyens d’existence des petits agriculteurs du monde en développement dans un environnement climatique en pleine évolution, nous devons faire en sorte que leurs priorités soient comprises et intégrées dans les politiques”, déclare Michel Mordasini, Vice-Président du FIDA.
Selon le rapport du FIDA, L'avantage de mettre en place des politiques: prendre en compte les priorités des petits exploitants en matière d’adaptation, les interventions techniques pratiques, telles que l’apport de semences améliorées ou la diffusion de prévisions météorologiques exactes, ne suffisent pas et, en dernier ressort, ce sont des politiques nationales, des trains de mesures juridiques, des stratégies et des budgets qui créeront les moyens dont les très nombreux hommes et femmes des zones rurales ont besoin pour s’adapter à l’environnement en pleine évolution.
Toujours selon le rapport, les petits exploitants agricoles connaissent mieux que quiconque les réalités auxquelles ils sont confrontés mais, faute d’être suffisamment associés aux processus politiques, ils risquent d’être pénalisés et laissés à l’écart par des décisions qui déterminent directement leur aptitude à faire front et à s’adapter. Le rapport souligne que le FIDA appuie la concertation sur les politiques entre les gouvernements et les agriculteurs et que cet appui comporte des dispositions spéciales pour que les priorités des femmes, des jeunes et des peuples autochtones soient également entendues.
Le rapport présente cinq études de cas de pays sur la façon dont le FIDA renforce l’environnement politique susceptible d’appuyer les efforts déployés par les exploitants agricoles pour faire face au changement climatique. L’une des études de cas concerne le Soudan.
“Au Soudan, le FIDA épaule l’élaboration de 300 plans d’adaptation communautaires qui visent à améliorer la résilience des femmes et des hommes”, explique Khalida Bouzar, Directrice de la Division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe au FIDA. “Le FIDA améliore les compétences du personnel technique aux niveaux local et central et fait en sorte que ce personnel comprenne mieux l’adaptation au changement climatique et la gestion des ressources naturelles. Par ailleurs, le FIDA encourage les arrangements qui contribuent à limiter les conflits liés aux ressources, et soutient l’élaboration des politiques au moyen de la formulation d’une stratégie d’adaptation sectorielle dans le secteur de l’élevage. Cette stratégie sera ensuite appliquée dans les plans d’adaptation communautaires, car nous estimons que le problème du changement climatique se pose à l’échelle mondiale mais qu’il ne peut être résolu que par des mesures adaptées aux réalités locales.''
Le FIDA s’emploie aussi à aider les gouvernements à intégrer dans les politiques nationales les priorités des petits exploitants agricoles en matière d’adaptation. Au Mozambique, par exemple, le FIDA travaille avec le Centre de promotion de l’agriculture pour favoriser la prise en compte des questions de parité hommes-femmes et d’adaptation au changement climatique dans les politiques nationales relatives à l’horticulture, à la culture du manioc et à la production de viande rouge.
“Le FIDA insiste sur l’importance du renforcement des institutions nationales pour traiter le problème des effets du changement climatique sur l’agriculture paysanne”, déclare Margarita Astralaga, Directrice de la division Environnement et climat au FIDA. “En Gambie, nous aidons les décideurs politiques à savoir tirer parti de l’expérience des pays confrontés à des problèmes similaires.”
Le rapport souligne que les processus mondiaux, tels que la Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), sont importants car ils permettent de garder les feux des projecteurs braqués sur les priorités des petits exploitants agricoles en matière d’adaptation.
Pour la séquence vidéo, prière de s'adresser à James Heer, Responsable du service de l'audiovisuel, téléphone +39 06 5459 2550, courriel: j.heer@ifad.org.